Grand Raid BCVS 2016 : LA performance de ma saison 2016

Pas de Lona Grand Raid BCVS
Pas de Lona Grand Raid BCVS
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Le Grand Raid BCVS (anciennement Grand Raid Cristalp) est une course XC Marathon qui se courre en Suisse dans le canton du Valais. Le parcours phare qui compte comme manche UCI MTB Marathon Series relie les stations de Verbier à Grimentz avec 125km et 5025m de D+. Trois autres départs sont aussi possibles sur des distances plus courtes : Nendaz – Grimentz (93km / 3944m D+), Hérémence – Grimentz (68km / 2996m D+), et Evolène – Grimentz (37km / 1845m D+).

Paysage Valais Grand Raid BCVS

Paysage Valais Grand Raid BCVS

Si le grand parcours demande une préparation physique suffisamment sérieuse pour ne pas le subir, les départs d’Hérémence et d’Evolène permettent de faire du Grand Raid une véritable fête populaire en Valais. A côté des pros tels que Urs Huber, Karl Platt, Alban Lakata et consort, de nombreux purs amateurs n’hésitent pas à se lancer à l’assaut du Pas de Lona et c’est aussi cela qui fait le charme de cette course selon moi. Le tout dans une atmosphère toujours très conviviale et avec de nombreux spectateurs dans tous les villages et stations traversés.

D’un point de vu technique, le Grand Raid BCVS est à la portée de tout amateur de VTT et ne présente pas de grande difficulté : la majorité du parcours est constitué de routes forestières et de pistes, laissant tout le temps de profiter du magnifique paysage valaisans lors des montées. Seuls quelques courts passages pourront demander de mettre le pied à terre en fonction de votre niveau. Techniquement parlant, l’Alpage du Mandelon et la descente vers Grimentz sont les passages du parcours qui demandent le plus de finesse. Le risque est plutôt de se louper à vive allure dans l’une de ces descentes sur piste large, et là ça peut faire vraiment mal en cas de chute.

 

Récit de course :

 

Vendredi 19 août : séance de déblocage et contrôle technique du vélo

Comme d’habitude à J-1 d’une course je fais une sortie d’environ 1 heure avec quelques intensités relativement courtes et espacées avec pas mal de récup. Le seul but étant de réveiller le corps la veille de la course, et accessoirement de se rassurer sur son état physique. Les sensations sont bonnes, tous les voyants sont au vert !

Le vendredi après-midi, départ pour Verbier où le vélo doit être présenté au contrôle technique. Pour ceux qui n’ont jamais fait le Grand Raid BCVS c’est une tradition qui peut surprendre la première fois. Mais sans contrôle technique, pas de vignette, et pas de départ le lendemain. Aucune crainte à avoir cependant, si vous présentez un VTT en bon état de marche ce n’est qu’une formalité. Disons que ça tient plus du folklore et garantit à la limite que personne ne s’élance avec un vélo qui ne soit pas sûr. Et si par malchance vous rencontriez un problème technique la veille de la course, moyennant finance les mécaniciens sur place disposent de nombreuses pièces pour vous dépanner.

Le soir, repas dans la chambre d’hôtel à base de riz / crudités / dinde, une banane en dessert, puis rapide session « surf » sur le smartphone le temps de digérer un peu et de consulter une dernière fois les prévisions météo. Pour faire court, les températures seront fraiches pour la saison, autour de 8°C le matin et 15°C en cours de journée. De la pluie est annoncée mais selon les modèles la durée et l’intensité diffèrent pas mal. Ce sera donc cuissard et maillot courts, sous-couche légère, manchettes, et coupe-vent par sécurité dans une des poches.

 

Samedi 20 août : la course sous les nuages… sur un nuage !

Réveil à 4h00 pour mon 3ème Grand Raid depuis Verbier après mes débuts en 2014. La semaine précédant la course j’avais des bonnes jambes à l’entrainement, de bonnes sensations la veille encore lors du déblocage, alors j’espérais faire une bonne course. La seule incertitude était la météo. Stratégie décidée pour ma part : partir un peu plus fort que je le ferais normalement et aller le plus loin possible avant qu’il ne pleuve. Quitte à le payer un peu sur la fin, je mise sur le fait que la pluie va forcément plomber le moral des troupes et nous ralentir dans les descentes. Donc autant prendre de l’avance avant.

Profil Grand Raid BCVS Verbier Grimentz

Profil Grand Raid BCVS Verbier Grimentz

6h30, le départ de Verbier est donné et les bonnes sensations sont toujours là, TOP pourvu que ça dure ! Une chose que j’apprécie sur cette course : le départ se fait directement en montée, donc ça calme les plus téméraires assez rapidement et ça ne frotte quasiment pas. La 1ère montée vers le télécabine des Ruinettes se passe sans encombre, puis je trouve un bon groupe pour rouler sur le replat jusqu’à la Croix de Cœur. Descente rapide vers la Tzoumaz et on enchaine les bosses pour rejoindre Nendaz : 3’30 d’avance sur mon temps de l’an dernier. En route vers Hérémence, je continue sur le même rythme : pointage DataSport en 03:03:17 soit maintenant 9′ d’avance ! Je n’avais pourtant pas trop mal roulé l’an dernier sur ce début de course, est-ce que je ne me suis pas un peu trop enflammé ? Ceux qui ont déjà fait le Grand Raid savent que la partie Verbier – Hérémence est la plus facile : il vaut mieux éviter de griller ses cartouches ici pour espérer finir sans trop souffrir ensuite.

La montée du Mandelon commence, et là le rêve, l’impression d’être facile et que le vélo avance tout seul, calé sur ma puissance cible. Au pointage DataSport j’ai 22′ d’avance cette fois-ci et je réalise le 62ème temps sur le secteur pour le grand parcours ! C’est un peu incroyable pour moi après coup. Arrive la traversée du Mandelon, où je perds quelques places n’étant pas un as dans le technique. En plus de ça la pluie a fait son arrivée donc ça glisse et l’année dernière j’avais crevé en perçant un flanc contre un rocher. Cette année, pas de prise de risque ici.

La pluie continue de m’accompagner dans la montée vers Evolène mais sans me gêner : il fait bon, je n’ai pas froid, et ça ne tombe pas si fort que ça. Au contraire, je préfère ces conditions fraiches autour des 15°C aux chaleurs supérieures à 25°C, alors ça me va bien. Descente vers Evolène avec un passage un peu plus technique. Le gars devant se buche sur une marche naturelle mais sans bobo, 5 mètres de marche et on repart. Arrivé à Evolène avec forcement pas mal d’avance sur mon temps de l’année dernière puisque j’avais crevé, mais aussi 5′ sur mon réel plan de marche qui visait 8h50 pour relier Grimentz. Je retrouve Sylvain qui me donne bidons et nourriture, me demande si tout va bien « Oui nickel ! », je m’arrête 30s pour boire et manger un peu, et hop en selle « On se retrouve à l’arrivée ! ».

Maintenant je sais que j’attaque la partie la plus dure de la course mais je suis assez confiant. Arrivé à Eison j’ai 13’30 d’avance sur mon objectif. C’est le panard complet, les douleurs sont présentes pour tenir le rythme, mais je suis bien. J’espère juste ne pas flancher d’un coup sans que ça prévienne. Grimpée vers L’A Vieille et maintenant 16′ d’avance. Là ça commence à être plus dur, je sens que le coup de pédale est moins fluide, « plus que » le Pas de Lona et le Basset, courage. Le portage du Pas de Lona me détruit les mollets comme tous les ans, j’ai l’impression de ne pas avancer, mais finalement arrivé en haut c’est encore 6′ de mieux que l’an dernier et presque 19′ d’avance sur mon objectif.

Et là je commence à cogiter, mais pas pour douter, bien au contraire : quand j’ai commencé le vélo à la mi-2013, j’ai coché le Grand Raid 2014 pour me lancer un défi. A l’époque j’avais d’ailleurs demandé conseil sur le forum de VO2 Cycling, et les réponses étaient assez justement du genre « depuis Verbier pour une 1ère fois ce n’est pas évident, alors en débutant le VTT c’est un peu fou ». Pas totalement faux, puisque j’avais terminé ma course en 11h00 et totalement cuit. Mais dès ma 1ère participation j’avais ce temps de 8h30 dans la tête, comme objectif à atteindre « un jour », quand j’aurai plus de pratique, un peu comme fil rouge pour guider ma progression. Et en haut du Pas de Lona, 8h50 – 0h19 = 8h31, ça fait Tilt dans la seconde : accroche-toi tu y es !

Pas de Lona Grand Raid BCVS

Pas de Lona Grand Raid BCVS

Le Pas de Lona c’est LE passage mythique du Grand Raid. Au environ du kilomètre 110, un mur se dresse littéralement devant vous : 400m de dénivelé à 30% de pente moyenne pour atteindre 2787m d’altitude. On a beau avoir vu des photos avant, la première fois qu’on arrive au pied on se demande ce qu’on est venu faire ici. Les meilleurs y retrouvent leurs ouvreurs qui font la trace au milieu des concurrents des petits parcours. Les spectateurs sont nombreux à encourager, c’est un passage aussi beau qu’éprouvant ! Et une fois en haut, savourez bien les 200m de D- … le piège du Basset de Lona vous attend avant la descente finale sur Grimentz : 200m de D+ à remonter, une paille sur un tel parcours, mais ce dernier effort peut encore se transformer en calvaire pour celui qui aura tout donné avant.

Basset de Lona Grand Raid BCVS

Basset de Lona Grand Raid BCVS

Le single vers le Basset de Lona est avalé sans difficulté mais avec prudence quand même puisque humide, et je fais un dernier effort pour arriver en haut. Entame de la descente vers Grimentz et cette fois je réfléchi, mais plus pareil … « ça glisse, fait pas le con, tu reviendras l’an prochain », « mais non pas aussi près du but, ça peut passer », « tu vas déjà finir en avance sur ton objectif, assure », toutes les émotions y passent. Finalement je choisis de descendre en relançant partout où je peux, mais en assurant dans les passages que je sais être plus dangereux. D’ailleurs dans la fin de la descente Fanny Bourdon me passe « A droite ! », avec un beau rythme, chapeau ! Arrivé en bas sur le plat une fois toutes les difficultés passées, je regarde mon Garmin et réalise : 8h25, le coin de l’œil un peu humide ?! Des poussières sur ma lentille c’est tout… 😉

Arrivée Grimentz Grand Raid BCVS

Arrivée Grimentz Grand Raid BCVS

Dernier coup de cul avant l’arrivée passé sur l’élan, les yeux essuyés pour franchir la ligne fièrement, et le bip de fin : 8h25:32.9. J’y suis, 3 ans après mes débuts en vélo j’ai réalisé mon rêve initial. Celui avec lequel je suis venu sur mon 1er Grand Raid en 2014, celui que j’avais toujours dans un coin de la tête lors de mes entrainements ! Autre satisfaction de taille, mon pic de forme est arrivé exactement quand je le voulais, pour ce second « objectif A » de la saison après la MB Race Ultra.

Je ne sais pas pourquoi le Grand Raid en particulier, pourquoi ces 8h30, il y a des choses qu’on ne peut pas expliquer. Devant il reste encore beaucoup de monde, avec des chronos bien meilleurs qui font relativiser ma performance, mais à mon niveau cette victoire fait du bien. Une journée comme celle-là sur le vélo c’est BON ! OK… 30′ après la course l’adrénaline était redescendue et les courbatures présentes, mais je savourais en me goinfrant de cookies alors ça n’avait pas d’importance. Le choix des cookies non plus d’ailleurs, c’est juste que je me suis motivé dans le Pas de Lona en pensant au paquet qui m’attendait dans la voiture. Garder le mental tient à peu de chose finalement sur une course.

Reste maintenant à trouver de nouveaux objectifs à long terme après cette belle partie de manivelles. Ah ! 2h30 de moins en 3 ans : à ce rythme en 2019 je suis sur le podium scratch ! Quoi ?! Ça ne marche pas comme ça ? Mince…

 

Classement et temps de passage Grand Raid BCVS 2016 :

Tous les classements sont disponibles sur DataSport : ici…

  • Scratch Hommes : 119/495 classés (659 partants)
  • Catégorie d’âge : 41/98 classés (117 partants)

Et tous les participants qui finissent la course ont également le droit à leur diplôme en souvenir.

Points de passageSecteurCourse
TempsPositionTempsPosition
Verbier (départ)00:00:0000:00:00
Nendaz01:36:2310501:36:23105
Hérémence01:26:5312503:03:17115
Mandelon01:07:216204:10:3995
Evolène01:00:0218605:10:41115
Eison00:41:049505:52:39110
L’A Vieille00:58:3010006:51:09111
Pas de Lona00:41:0919707:32:19117
Barrage de Moiry00:32:1416708:04:34118
Grimentz (arrivée)00:20:5832008:25:32119

 

Equipement vestimentaire :

En fonction des conditions météorologiques on se pose souvent la question de savoir comment s’habiller. C’est d’autant plus difficile sur une course comme le Grand Raid BCVS où on part à la fraiche au lever du soleil et où les conditions peuvent pas mal varier entre 1200 et 2800m d’altitude. L’important est de trouver le juste milieu pour ne pas surchauffer dans les longues montées, sans être congelé dans les descentes qui sont la plupart du temps sur des pistes rapides. Mes choix sont détaillés ci-dessous si ça peut servir de guide :

Conditions météorologiques :

  • 6h30 au départ de Verbier : 8°C
  • Mini : 7°C
  • Moyenne : 11°C
  • Maxi : 15°C
  • 15h00 à l’arrivée de Grimentz : 12°C
  • Couvert tout au long de la journée et averses intermittentes mais sans chute des températures

Equipement :

  • Cuissard court Assos T.Cento_S7 : pas d’improvisation ici, portez uniquement un cuissard que vous avez déjà employé lors de longues sorties
  • Maillot court
  • Sous-couche légère Craft Staycool Superlight sans manche
  • Manchettes
  • Veste coupe-vent sans manche Décathlon : légère et compacte, tient facilement dans les poches du maillot. Ne pas faire l’économie de ces 100g si la météo est incertaine, ça peut vous éviter d’être congelé dans les descentes
  • Chaussures Sidi Drako : comme pour le cuissard, utilisez uniquement des chaussures déjà éprouvées. J’ajoute une bande anti-ampoule au talon pour éviter les frottements lors du portage : les semelles carbones c’est bien pour pédaler mais ça ne plie pas trop pour marcher…

 

Matériel VTT :

Le Grand Raid est relativement roulant et présente un joli dénivelé : la plupart des participants roulent en VTT XC semi-rigide carbone 29 pouces. Un vélo léger est un avantage incontestable.

Mon montage :

  • Grand Canyon CF SLX pesé à 9,7kg (voir le détail)
  • Transmission : double plateaux Rotor oval 25/38 + cassette 11/36
  • Pneus : Rocket Ron 29×2,25 SnakeSkin Tubeless Easy à l’avant + Thunder Burt 29×2,25 SnakeSkin Tubeless Easy à l’arrière
  • Freins : juste un conseil sur ce point, évitez peut être les disques « light » du genre Ashima Ai2, KCNC Razor, etc. Les descentes ne sont pas engagées mais rapides. L’expérience de l’année dernière m’a montré que le risque de surchauffe est réel, notamment pour descendre à Grimentz.

 

Nutrition :

C’est un point essentiel à ne pas négliger sur une course aussi longue. Ne mangez et buvez que des produits testés auparavant et dont vous êtes certain de bien les assimiler. Les ravitaillements du Grand Raid BCVS sont très bien fournis et les nombreux bénévoles vous tendent tout sans même descendre du vélo : barres, gels et bidons de la marque Isostar, bouteilles d’eau, Coca Cola, bouillons, fruits, fromage, etc.

Au réveil à 4h00 pour un départ à 6h30 :

  • 500ml boisson d’attente repartis jusqu’à 30 minutes du départ (recette A. Roche)
  • 1 part de gâteau sport maison (recette J-P. Stefan)
  • 1 banane
  • 25g de Whey + 200ml d’eau

Pour ma part j’avais prévu un ravitaillement perso à Evolène et sur la durée de la course j’ai consommé :

  • 2x gourdes 800ml + 2x gourdes 650ml boisson anti-oxydante (recette A. Roche) + gourdes Isostar et eau aux ravitaillements quand les miennes étaient vides
  • 4x 150g gels compotes (recette A. Roche)
  • 6x 25g barres fructo-amandes (recette A. Roche)
  • 1 comprimé de Sporténine par heure (homéopathie pour lutter contre les crampes)

Du classique que j’utilise à chaque course longue, pas de coup de moins bien et aucun problème de digestion pendant l’effort.

 

Galerie :

Crédit photos : Sportograf

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Loïc

Je pratique le VTT Cross Country avec une préférence pour le format Marathon - XCM. Sur VTT XC Blog j’aborde notamment les sujets suivants : récits de courses, réflexions sur l’entrainement en cyclisme, pistes pour améliorer sa pratique, nutrition, tests de matériel et tutoriels.

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2 réponses

  1. Noel dit :

    Bonjour,
    très complet l’article sur la mb race, il me semble vous avoir croisé l’année dernière.C’était très dur . Je n’ai pas réussi à atteindre les 140 ,j’ai fini les 100 avec 115 kms a mon avis j ai du me louper. cela sera pour cette année 🙂

    • Loïc dit :

      Bonjour Noel, bien possible que l’on se soit croisé dans cette galère 🙂 Je confirme que c’était dur, j’ai dû gérer dès le départ pour être régulier et espérer finir, on lâche vite beaucoup de forces dans la boue. Niveau kilométrage, on était nombreux à avoir un peu plus que ce qui était annoncé. Au plaisir de s’y croiser cette année alors ! 😉

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