MB Race Ultra 2017 : le jour le plus long ?

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Cette édition 2017 de la MB Race Ultra aura à nouveau été marquée par une météo capricieuse avec le froid, la pluie, la boue. Référence dans le titre au film retraçant le débarquement allié en Normandie : 13h30 sur le VTT à patauger, ça fixe le décor et pose l’ambiance pour la suite du compte-rendu 🙂

J’aurais aussi pu titrer ce billet « Une journée en enfer », façon Bruce Willis, mais je garde ce titre pour 2018, au cas où … vous savez ce qu’on dit, « jamais 2 sans 3 » ? 😉

Il y a aussi du positif sur le plan personnel à tirer de cette course : finisher du 140 et mes premiers points UCI sur une manche des Marathon Series !

 

Récit de course :

 

La MB Race Ultra en bref…

Cette course un peu hors format est de plus en plus connue dans le calendrier des XC Marathon français, voir international puisqu’elle figure aussi au calendrier des Marathon Series UCI pour la 2ème année. Le principe est toujours le même, tout le monde s’élance en même temps au départ à 6h00 et choisi de continuer ou non après 70 et 100km, pour finalement boucler les 140km et 7000m de dénivelé.

Profil parcours - MB Race Ultra 2017

Profil parcours – MB Race Ultra 2017

Cette année le départ se faisait à Combloux, avec l’arrivée du 70km à Combloux, puis l’arrivée du 100km à Megève, et enfin l’arrivée du 140km à nouveau à Combloux. Le parcours se situe sur le domaine des Portes du Mont-Blanc, avec (quand il fait beau) une vue imprenable sur le Mont Blanc pendant une grande partie du temps. Ça rend d’autant plus regrettable la météo de ces deux dernières éditions car on ne profite ni du parcours, ni de la vue.

Un mot sur le parcours d’ailleurs : j’ai pu lire à nouveau quelques commentaires disant qu’il est très roulant, peu technique, etc… Un peu rapide comme raccourci, surtout quand les personnes écrivant ces commentaires se sont arrêtées à la fin du 70. Clairement le parcours de la MB Race n’est pas le plus technique qui soit : les montées se font pour la plupart sur des pistes larges, et en descente chaque difficulté prise séparément est loin d’être insurmontable. Mais par contre c’est la répétition qui use. Et je laisse volontairement de côté la pluie qui a encore rendu le terrain beaucoup plus délicat. La baisse de lucidité et de l’état de fraicheur après 10h00 participent déjà bien à augmenter la difficulté du parcours. Le vainqueur met environ 9h30 / 10h00 à boucler la MB Race, là où d’habitude un marathon qui se gagne en 6h00 est déjà considéré comme long. A lire le compte rendu de Urs Huber, il me semble quand même qu’il a aussi souffert 🙂

Bref, le parcours de la MB Race Ultra est avant tout un défi physique, mais pas dénué de tout pilotage. Il faut juste savoir ce qu’on vient chercher : du 100% ludique ? Passez votre chemin. Un mélange de difficultés physiques avec des pentes raides, des portages, et quelques descentes d’un bon niveau technique déjà pour une épreuve XCM ? La MB Race pourrait vous convenir. De façon factuelle, dans son format actuel moins de 10% des participants bouclent les 140km et je peux affirmer que beaucoup sont déjà en difficulté dès la descente du Jaillet dans les racines. Pour une épreuve de masse, à vous de juger objectivement s’il est nécessaire de corser encore un peu plus les choses 😉
A noter : la MB Race, ce n’est pas uniquement l’Ultra. D’autres évènements sont organisés : la MB Classic 20/35/50km (ouverte aussi aux e-bike), la MB Enduro, la MB FTT (fauteuil tout terrain), la MB Cadets, etc… Il y en a pour tout le monde.

 

Vendredi 30 juin : les préparatifs, presque la routine…

Que du classique pour une veille de course : déblocage le matin avec quelques courtes intensités, chargement de la voiture, et en route vers Combloux. Retrait du dossard en milieu d’après-midi en moins de 10 minutes au cœur du village de la course, la mécanique est bien rodée, les bénévoles accueillants et efficaces. Le seul inconvénient du retrait des dossards à Combloux est le manque de places de stationnement, comme toujours. Pour ça, le stationnement m’a toujours semblé plus simple à Megève.

Le package de course contient le dossard, des échantillons Squirt, un échantillon de dégraissant WD40, un support smartphone à mettre sur son cintre, un pass d’une journée sur le domaine skiable des Portes du Mont-Blanc, et les brochures des partenaires. A ce sujet, est-ce raisonnable de distribuer le catalogue pavé Scott à 1200 personnes (sans compter les autres épreuves) ? Pour le feuilleter 5 minutes, vive le gaspillage…

Préparatifs - MB Race Ultra 2017

Préparatifs – MB Race Ultra 2017

Le reste de l’après-midi a été consacré à finir de préparer la course : pose de la plaque, remplissage des poches du maillot avec le ravitaillement et les outils, repérage des points où Sylvain me ravitaillera et savant calcul des heures de passage 😀

Pour le repas du soir : semoule / dinde dans des proportions tout à fait normales (inutile de se gaver lors du dernier repas), du serré maigre, et des cerises parce qu’elles m’ont fait envie en passant devant la superette. Quelle folie ! Je sais 😉 Toujours les mêmes mots d’ordre la veille d’une course longue : ne pas se gaver, manger des aliments facilement assimilés, si possible pas trop d’acides gras saturés, et sans s’imposer quelque chose à contre cœur parce que c’est supposément « le top de la nutrition ».

Accessoirement, il pleut déjà et ça annonce la couleur pour le lendemain.

 

Samedi 1er juillet : pluie, froid, boue, encore de la pluie et plus de boue, courage !

Réveil à 4h00 pour avoir le temps de digérer le petit-déjeuner avant le départ. Au niveau de la composition je suis resté sur les classiques que j’ai « testé et approuvé » : gâteau de l’effort version J-P Stefan, thé à la menthe, banane, puis boisson d’attente version A Roche jusqu’à 30 minutes du départ.

Départ - MB Race Ultra 2017

Départ – MB Race Ultra 2017

5h40, je me mets en route pour rejoindre le départ, 4/5km en descente en guise d’échauffement. En réalité ça caille et j’ai plutôt tendance à me refroidir malgré les jambières / manchettes et le coupe-vent. Raté pour l’échauffement, mais il faut rester positif, au moins il ne pleut plus. 5h50 je suis sur la ligne de départ, dans le SAS prioritaire, derrière celui réservé aux élites avec points UCI. Autour de moi pas mal de concurrents habillés en court, sans coupe-vent dans les poches du maillot : on n’a pas tous la même sensibilité au froid, mais avec 3 à 5°C annoncé à 2000m et les averses attendues, ça me semble optimiste.

5h58, le speaker est déjà au taquet, BO de « Requiem for a dream » à la sono pour en rajouter une couche, « 1 minute avant le départ » on n’entend plus que le bruit des cales qui s’enclenchent, 6h00 coup de pistolet et c’est parti !

À peine arrivé au rond-point 50 mètres plus loin, un artiste escalade le terre-plein central, passe entre un spectateur et un chien, et se jette sur la route en frottant ma roue au passage. Je ne dis rien, j’ai arrêté de chercher une logique à ce genre de manœuvre quand on a au bas mot 5km de bitume en montée pour se placer au départ. 2km plus loin le zouave est déjà en surchauffe, à suffoquer, et confirme tout le bien que j’en pensais. De mon côté je pars sur un bon rythme pour ne pas perdre trop de places avant les premiers rétrécissements, le tout sans dépasser ma zone Sweet Spot pour ne pas griller de cartouches pour la suite. Ça permet de mettre les jambes en route, de se réchauffer, et aussi de croiser et d’échanger quelques mots avec Eric et Axel, deux lecteurs du blog (salut à vous deux si vous me lisez 😉 ).

Arrivé sur les premiers sentiers, le constat est sans appel : les averses de la semaine et de la veille ont bien détrempé le terrain et c’est glissant. En haut de la première bosse au-dessus de Combloux, la descente abritée en sous-bois est très humides et confirme qu’il va falloir être fin sur les pierres et les racines. Pas de difficulté pour rejoindre le premier ravitaillement à Cordon, et ces 15km ont déjà suffi à étirer le peloton.

Maintenant il faut s’attaquer au premier gros morceau de la journée pour rejoindre le col du Jaillet à une altitude de 1720m, soit environ 900m à gravir. Le début de la montée se fait sur le chemin classique emprunté tous les ans, la pente est régulière et ça se fait bien, avec quelques gouttes pour se rafraichir. On bifurque ensuite sur le nouveau tracé qui évite de passer par le portage étroit qui avait créé un bouchon l’an dernier si on l’abordait plus loin qu’en 100/150ème position. Rapidement la pente est tellement raide que tout le monde est à pied : il y a toujours un portage, plus long il m’a semblé, mais effectivement je ne pense pas que ça ait bouchonné puisqu’il se fait sur une piste large (en gros on remonte la piste de ski…). Personnellement ce nouveau tracé m’a moins plu que l’ancien, mais c’est surement aussi parce que j’ai eu la chance de ne pas être ralenti l’an dernier. Accessoirement, pendant qu’on pousse on continue de se faire rincer et le terrain est déjà bien gras. La fin de la montée au Jaillet retrouve à nouveau les sentiers habituels, cette fois on patauge pour de bon sur les hauteurs, court replat, passage du point chronométrique au sommet et j’attaque la descente vers la Giettaz.

Est-ce que la descente était pire que l’an dernier ? Je ne sais pas, en tout cas elle était au moins aussi boueuse et glissante ! Je l’aborde en prenant de la marge pour ne pas chuter dès le début, et avec le recul j’ai vraiment bien fait. Dans des conditions sèches cette descente est sympa, mais là elle était vraiment périlleuse. Voir dangereuse par endroits, notamment sur un passage avec des dalles, non signalées, et qui une fois couvertes de boue et d’eau étaient aussi glissantes que du verglas. Je connaissais l’endroit alors j’ai pu anticiper, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. D’une façon générale pour tout le parcours, un peu plus de panneaux pour signaler les dangers par endroit n’aurait pas fait de mal. A lire les commentaires d’après course, certains ont été jusqu’à chuter dans la pente et  devoir être remontés à la corde par les secours. Bref, les conditions demandaient la plus grande attention et une bonne réserve.

Une fois arrivé en bas à la Giettaz le jet d’eau installé au ravitaillement est pris d’assaut, il a presque plus de succès que la tente de ravitaillement elle-même. Je ne m’arrête pas pour laver, déjà résigné, dans 10km le VTT sera de toute façon à nouveau dans le même état. C’est reparti avec le sentier le long de l’Arrondine qui ressemble plutôt à un obstacle façon Mud Day, puis une courte bosse de 300m de D+ à gravir et à redescendre en plantant ses roues dans le sillon pour essayer de suivre tant bien que mal le chemin. Au pied de la deuxième difficulté du jour, la montée à la Tête de Torraz (1930m), les jambes sont toujours là, et tout se passe bien pendant la montée sur un terrain qui est globalement dur et donc moins impacté par la pluie. Arrivé en haut il faut redescendre, le nouveau single aurait pu être sympa, mais encore une fois difficile d’en profiter dans ces conditions. Dans une partie labourée de la descente, dans la terre collante, ma roue avant traverse un sillon fait par les passages précédents et bien entendu je fais le vol par-dessus le guidon. Je m’étale dans la boue, je suis recouvert, mais pas de mal si ce n’est la fierté qui en prend un coup et le cintre en travers à redresser avec ensuite un léger jeu dans la direction que je pourrai régler lorsque Sylvain me ravitaillera à Combloux.

Passé cet incident, j’arrive sur la crête de Bonjournal : en théorie ça semble être simple avec un profil globalement descendant. Mais en réalité les 2 ou 3 bosses présentes sont très raides et obligent à pousser le VTT. Pas vraiment de problème sur le sec, sauf qu’encore une fois dans la boue la progression est un calvaire : les semelles carbones sur les chaussures de VTT c’est bien pour le rendement, mais niveau grip dans la boue on a déjà vu mieux 😉 Une fois ces bosses passées, ça descend tout du long pendant 10km pour rejoindre Combloux et boucler le parcours de 70km. Toujours le même terrain dans un sal état, et toujours la même retenue en descente. Sylvain m’attend en bas à Combloux, je m’arrête pour récupérer le ravitaillement pour la suite du parcours, « nettoyer et lubrifier » la chaine (un bien grand mot vu l’état…), et régler le jeu de direction. En 5 minutes tout est terminé et je repars en direction du 100km. J’ai mis 6h27:00 pour boucler les 70km.

A l’attaque du 100km, et ça commence avec la montée vers le Mont Joux (1960m) par le Plateau de la Croix. Par chance le terrain est globalement roulant en montée sur cette partie du parcours, avec des pentes régulières. Ça laisse le temps d’observer et de se rendre compte qu’il n’y a déjà plus grand monde devant ni derrière. Beaucoup ont choisi de bifurquer vers l’arrivée du 70km, sans doute découragés par les conditions. Pour moi les jambes tournent toujours, et plutôt pas trop mal puisque lorsque je croise un concurrent c’est pour remonter sur lui. Petit à petit je gagne des places. Arrivé au sommet il faut redescendre 350m avant de remonter à 1800m au Mont d’Arbois puis descendre à nouveau pour rejoindre Megève cette fois et la bifurcation des parcours 100/140km. Pour la faire courte, toujours la même stratégie en descente avec une bonne retenue, toujours des passages ultra labourés, et toujours le même numéro d’équilibriste pour essayer de rester sur le VTT. Toujours vivant une fois en bas à Megève et pour moi c’est clair dans ma tête depuis le départ que sauf ennui je pars pour faire le 140 🙂 Sylvain m’attend à nouveau pour me ravitailler, j’en profite aussi pour essayer de nettoyer et de lubrifier la chaine, je mange un bout vite fait sur place, et c’est reparti. J’en suis à 100km en 9h23:27, au passage du point chronométrique le speaker en profite pour me vanner sur mon coupe-vent blanc, plus très blanc 😉

« Plus que 40km pour arriver au bout », savoir que 100km sont déjà derrière moi au moment de partir aide à me motiver. Ça fixe un point final à l’effort, je sais que la souffrance a une fin et que j’ai décidé de cette fin, à chacun ses leviers pour se booster mentalement. Parce qu’à ce moment-là, c’est bien dans la tête que ça se joue : les jambes tournent encore mais la cadence est saccadée, le cœur ne monte plus très haut, bref la fatigue est installée et il faut faire avec sur le plan physique. Sans compter qu’il reste deux gros morceaux avec la montée à Ban Rouge à 1980m, puis au Plan de l’Aar à 1730m. Par chance l’ascension est à nouveau majoritairement sur un terrain dur qui est moins impacté par la pluie. Seuls quelques courts passages avec des pourcentages plus forts me forcent à pousser le VTT, mais je continue à remonter sur 2 ou 3 concurrents que je vois au loin. Arrivé au sommet de Ban Rouge après 1h10 de montée non-stop, j’ai à nouveau la satisfaction d’avoir gagné des places. J’attaque la descente vers Praz-sur-Arly, et en bas au point chronométrique et ravitaillement on m’annonce en 39ème position ! Ce n’était pas une fin en soi, mais un Top 40 sur une manche Marathon Series permet de marquer des points UCI. Je me dis que marquer mes premiers points UCI serait un joli bonus et ça me motive à ne rien lâcher.

Sur le papier, une fois à Praz-sur-Arly le plus dur semble fait : il ne reste « plus que » 700m de D+ pour monter au Plan de l’Aar et rejoindre Bonjournal pour finir les 10 derniers kilomètres en reprenant la fin du parcours des 70km. Dans la réalité, la montée à Bonjournal s’est effectivement faite correctement étant donné les efforts déjà réalisés avant, mais une fois arrivé sur le final commun du 70 et 140km, c’est un désastre ! Le « chemin » est tout simplement méconnaissable, labouré par les 1200 VTTistes déjà passés ici une fois. Cette fois c’est sûr, même l’an dernier je n’avais pas vu ça. Moi qui pensais en avoir presque fini à ce stade vu le profil globalement descendant, c’est loupé. Bien entendu il faut à nouveau franchir les mêmes bosses trop raides pour être montées à vélo qu’on a dû franchir la première fois. En soi ce n’est pas un problème qu’il y ait des portages. Sauf que maintenant la couche de boue rend la progression encore plus difficile : ça glisse, les chaussures doublent de volume, les pneus frottent contre les bases et la fourche, en gros c’est la misère. Et après 12h30 de course dans ces conditions, cette fois je commence à en avoir marre, il est temps que ça se termine. Le replat sur la crête est une patinoire, le VTT donne comme une impression d’être en aqua boue-planing. A ce moment de la course je dépasse des concurrents qui sont en train de finir le parcours de 70km. Si moi j’ai galéré pour faire ces 140km en passant finalement après peu de monde (donc sur un terrain « préservé »), je n’ose pas imaginer leur course en étant passé tout du long après le gros de la troupe. Une progression moyenne à 5km/h, il fallait du courage pour tenir face à ce chantier ! Dans la dernière descente, l’un d’eux me salut d’ailleurs par mon prénom, mais trop concentré à trouver la trajectoire la moins mauvaise dans les ornières, et le temps de cogiter (le cerveau tourne moins vite après 13h00 d’effort…), je ne vois pas de qui il s’agit même si je me doute que c’est un lecteur du blog.

Finalement après 13h36:36 je franchis la ligne de la MB Race Ultra 2017 en 37ème position scratch et 17ème position Master 1 ! Soulagé d’être arrivé au bout, sans grosse chute, sans rien casser, et avec en plus un résultat pas mauvais à la clef. J’obtiens mes premiers points UCI Marathon Series en finissant 35ème licencié, le bonus est là 😉

Quelques mots avec le speaker à l’arrivée, et Ludovic vient me féliciter alors que j’étais en train de me réchauffer avec le bouillon servi au ravitaillement : c’est lui qui m’a salué dans la descente, il a suivi les plans d’entrainement que j’ai mis en ligne sur le blog, et accessoirement passé aussi une longue journée sur le vélo pour venir à bout du 70. Content d’avoir pu te croiser et discuter avec toi, c’était clairement plus facile à l’arrêt que dans le feu de l’action en descente 🙂 J’ai aussi l’occasion de rencontrer Jérôme et Benoit qui me reconnaissent et viennent vers moi (ils ont tenté la MB Race en tandem, dans deux équipes différentes, des malades sur ce terrain 😀 ), mais malheureusement je ne reste pas longtemps à discuter parce que cette fois je suis gelé. Mélange de froid avec la tenue trempée, d’arrêt d’activité physique et d’adrénaline qui retombe, je commence à grelotter et la douche m’appelle.

Combloux – Combloux – Megève – Combloux, la boucle est bouclée pour cette MB Race Ultra, clap de fin ! 🙂

 

Classement et temps de passage MB Race Ultra 2017 :

Tous les classements sont disponibles sur Live Trail : ici…

  • Scratch Hommes 140km : 37/71 classés
  • Catégorie d’âge « Master 1 » 140km : 17/29 classés
  • Environ 1150 inscrits au départ de Megève
Points de passageCourse
TempsPosition
Combloux (départ)00:00:00
Col du Jaillet02:02:3846
Bonjournal05:29:2342
Combloux 70km06:27:0053
Plateau de la Croix07:43:1150
Avenaz du Mont d’Arbois08:38:0741
Megève 100km09:23:2746
Chevan10:13:4445
Praz sur Arly11:20:3639
Bonjournal 212:30:3938
Combloux 140km (arrivée)13:36:3637

 

 

Equipement vestimentaire :

Cette année, il a encore fallu composer avec des conditions météo pas terribles du tout pour la pratique du VTT. Nombreuses averses de pluie, froid en altitude, boue omniprésente, pas forcément les conditions rêvées pour la pratique du VTT. Dans ces cas-là il faut donc choisir le bon équipement pour espérer venir à bout des 140km. Par exemple, être tout bêtement frigorifié dès la première descente peut forcer le VTTiste même en pleine forme à jeter l’éponge. Ça parait basique, mais ça vaut toujours le coup de réfléchir à sa tenue avant de s’élancer sur une course aussi longue, en prenant en compte les prévisions météo optimistes et pessimistes. Mes choix sont détaillés ci-dessous si ça peut servir de guide.

Conditions  météorologiques :

  • 6h00 au départ de Megève : 5°C
  • Mini : 3°C (Col du Jaillet, vers 8h00)
  • Moyenne : 6,5°C
  • Maxi : 10°C (Combloux, vers 12h30)
  • 19h30 à l’arrivée de Megève : 4°C
  • Couvert tout au long de la journée avec des averses fréquentes, brouillard en altitude, temps frais

Equipement :

  • Cuissard court Assos T.Cento_S7 : pas d’improvisation ici, portez uniquement un cuissard que vous avez déjà employé lors de longues sorties
  • Maillot court
  • Sous-couche de mi-saison Ekoï Morpho Senza sans manche
  • Manchettes + jambières : si par chance il fait meilleur que prévu on peut facilement les enlever
  • Veste coupe-vent : limite la sensation de froid dans les descentes rapides même si ça ne permet pas de rester totalement au sec
  • Gants en latex : même principe que le coupe-vent, mais pour les mains. A enfiler sous les gants de VTT, évite d’avoir les doigts gelés en descente s’il fait froid et que les gants de VTT sont mouillés. Je n’en ai pas eu besoin cette fois, mais ça ne prend pas de place, ne pèse rien, et permet d’assurer le coup
  • Chaussures Sidi Drako : comme pour le cuissard, utilisez uniquement des chaussures déjà éprouvées. J’ajoute une bande anti-ampoule au talon pour éviter les frottements lors des portages.
  • Chaussettes épaisses saison « hiver » : j’ai horreur d’avoir froid aux pieds et je n’ai pas regretté mon choix. Même avec ces chaussettes plus épaisses j’ai eu froid par moments quand il fallait marcher sur un sol froid, dans la boue.

 

Matériel VTT :

Cette saison je roule avec un Scott Spark RC 900 World Cup, c’est donc ce VTT que j’ai employé pour la MB Race. Jusque-là j’avais toujours disputé cette course avec des semi-rigides. Le tout-suspendu offre plus de confort et est plus efficace en descente, mais cette année difficile d’en tirer parti vu les conditions. Clairement, les descentes étaient tellement glissantes que je ne suis pas certain d’avoir pu passer plus vite avec le full qu’avec un semi-rigide. Pour les montées, je n’ai pas spécialement eu l’impression d’être pénalisé par le tout-suspendu : avec un montage à 10,5kg environ sur ce Spark on reste sur une masse correcte. Bref, avis mitigé à cause des conditions, il faudra que je revienne l’an prochain sur le sec pour mieux juger de l’avantage du full sur cette course 😉

Pour le reste :

  • Pneu avant : Schwalbe Rocket Ron Snake Skin Tubeless Easy 29 x 2,25
  • Pneu arrière : Schwalbe Racing Ralph Snake Skin Tubeless Easy 29 x 2,25, exactement la même paire que l’an dernier
  • Développement : plateau oval Absolute Black 34 dents devant et casette Eagle 10-50 derrière, sur la durée peut-être qu’un plateau 32 dents aurait été appréciable
  • Tige de selle télescopique : loin d’être obligatoire sur cette course, mais ça apporte quand même un plus appréciable sur la durée en facilitant les mouvements autour du VTT en descente. En tout cas pour moi c’est un accessoire dont je ne me passe plus.

 

Nutrition :

L’an dernier j’ai dû finir la course avec le ventre en vrac et l’impossibilité d’avaler quoi que ce soit à part de l’eau pour les 3 dernières heures de course. J’avais fini en hypoglycémie. Cette année je n’ai eu aucun souci et c’est forcément appréciable !

Ce que j’ai changé ? J’ai appliqué à l’entrainement le principe que j’expliquais ici : « Entrainement de l’intestin : pourquoi pas ? ». Je ne peux pas affirmer que ce soit uniquement ça qui ait aidé, mais toujours est-il que j’ai pu m’alimenter tout du long sans problème, toujours avec des aliments sucrés donc sans dégoût du sucre, et sans manquer d’énergie.

Je n’ai pas changé les recettes employées par rapport à l’an dernier, que je prépare moi-même selon ces recettes :

  • Petit déjeuner : gâteau de l’effort version J-P Stefan et boisson d’attente version A Roche
  • Gel longue durée (A Roche)
  • Cake sucré (A Roche)
  • Boisson anti-oxydante (A Roche)
  • De l’eau quand ma gourde était vide en attendant d’en récupérer une au passage du 70 et 100km avec la boisson anti-oxydante ci-dessus

Les gels sont pratiques à avaler et à transporter pendant la course, dans des fioles de compotes par exemple. Le cake sucré est un peu moins pratique que le gel en course mais il permet d’avoir quelque chose à mastiquer de temps en temps : ça m’aide à me sentir rassasié, j’en mangeais plutôt lors de mes courts arrêts aux ravitaillements.

 

Conclusion :

Je pense avoir été vraiment dans le détail pour ce compte-rendu, il est proportionnel en longueur à la durée de la course 😀 Si vous avez envie de relever le défi de la MB Race l’an prochain et que cet article vous aide à mieux vous préparer, alors tant mieux.

Si vous avez aussi pris le départ de la MB Race n’hésitez pas à partager votre course dans les commentaires. J’ai ma vision et mon avis, selon mon niveau, mais il est toujours intéressant de lire d’autres expériences 😉

Pour ma part le premier gros objectif de la saison vient être rempli en finissant cette MB Race pour la seconde fois, avec un beau résultat à la clef. Je vais faire une coupure pour retrouver de la fraicheur physique et mentale, et ensuite reprise de l’entrainement pour préparer le Grand Raid BCVS, un autre objectif principal pour moi cette saison.

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Loïc

Je pratique le VTT Cross Country avec une préférence pour le format Marathon - XCM. Sur VTT XC Blog j’aborde notamment les sujets suivants : récits de courses, réflexions sur l’entrainement en cyclisme, pistes pour améliorer sa pratique, nutrition, tests de matériel et tutoriels.

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8 réponses

  1. Nicolas dit :

    Bonjour Loïc.

    Tout d’abord, bravo pour ta très jolie performance : finisher du 140km, avec des points UCI et dans un temps record vu les conditions climatiques dantesques !
    Ayant moi-même fait la MB Race (et finisher très modeste du 70km en 7h13), je reconnais bien dans ton récit l’épreuve sportive à laquelle j’ai participé ce 1er juillet.
    De la boue, du portage, de la boue, des chutes, le froid, le K-way blanc devenu marron, pour ma première épreuve au format Marathon, la MBRace est un truc de GRAND MALADE… Et je recommencerai sans hésiter l’année prochaine.

    Pour 2018, je vise les 100km (voir les 140km si les conditions climatiques sont au rendez-vous). Je sais que mentalement, il faut aborder cette course comme une randonnée : y aller tranquillement sans griller ses cartouches dès le départ. Le circuit fera un écrémage.
    Pour la préparation mécanique, mon mono plateau SRAM GX me permet d’être en 30 dents au minimum. Le changer pour passer au 28 voire 26 dents me permettra d’attaquer les bosses « sans trop » de difficultés.
    Pour la préparation logistique, je vais devoir recruter dans ma famille pour avoir de quoi me ravitailler/ me sécher/ me nettoyer sereinement.
    Pour la préparation physique, cette année je n’ai réalisé que 3 mois de fonciers avant la MB Race (d’Avril à Juin pour cause de blessure en Mars). Cela a été suffisant pour le 70… Mais pour l’année prochaine, quels sont tes conseils pour attaquer le 140 « sereinement »?

    Encore merci pour ton blog qui est une véritable source d’inspiration et de motivation 🙂

    • Loïc dit :

      Salut Nicolas, et merci 😉

      Si tu as débuté le format Marathon avec la MB Race, chapeau, ce n’est pas la plus facile. 7h13 pour finir le 70km pour une première fois, et dans les conditions de cette année, ce n’est pas dégueu du tout 🙂

      Pour le 100km les barrières horaires sont gérables en mode « randonnée », et en ayant fait ce temps sur le 70km cette année, il est largement accessible pour toi l’an prochain. Pour le 140km il faut déjà un peu moins se promener. C’est toute la difficulté de la chose, il faut trouver un rythme assez constant et soutenable sur plus de 10h, sans être trop lent non plus.

      Au niveau du braquet, si tu es en 11 vitesses avec un ratio 30/42 c’est peut-être un peu gros effectivement pour les pourcentages à gravir. Disons que ça oblige à pédaler en force régulièrement, et en général ça provoque plus rapidement de la fatigue musculaire. 28 dents te laissera plus de marge, la contrepartie étant de ne pas tomber en permanence dans la facilité en mettant tout à gauche 😉

      Avoir quelqu’un pour les ravitaillements sur place, c’est clair que c’est une vraie aide. La journée est déjà longue alors ça permet de se décharger de toute la partie logistique justement, pour ne penser qu’à sa course.

      Pour l’entrainement orienté longue distance, personnellement je fais beaucoup de séance en zone « Sweet Spot » soit autour de 90% de ma FTP (selon les zones définies par Coggan, voir cet article si besoin : http://www.vtt-xc-blog.com/zones-intensite-andrew-coggan/). C’est ce qui fonctionne pour moi et me semble donner un rapport « temps d’entrainement / progression / fatigue induite » le plus intéressant. Tout le monde ne réagit pas pareil à un même entrainement, mais tu peux essayer. Toujours en pensant progressivité, par exemple commencer avec 3×10’, puis 3×15’, 2×20’, 1×30’, 4×15’, 3×20’, 2×30’, etc… jusqu’à essayer de tenir des intervalles de 45’/60’. Et quand c’est devenu « facile », tu roules déjà 1h avant en endurance, et tu débutes tes intervalles sur un fond de fatigue. Les possibilités de faire évoluer les séances sont infinies, c’est vraiment le temps disponible en général le facteur limitant.

      Toujours selon moi, il faut mieux rouler 3x 1h/1h30 le soir en semaine avec des exercices intenses et faire une sortie longue « Endurance » de plus de 3h00 le week-end, plutôt que de ne faire que 2 sorties longues le samedi/dimanche en endurance et ne plus rouler pendant 5 jours ensuite.

      Si tu veux des idées de plans d’entrainement, tu peux regarder ici : http://www.vtt-xc-blog.com/entrainement-vtt/plans-entrainement/. Le plan « avancé » permet déjà de se faire correctement mal aux jambes et ressemble à ce que je fais 😉

      En espérant que ça puisse t’aider à préparer 2018, et n’hésite pas si tu as d’autres questions.

  2. Ludo dit :

    Bonjour Loïc,
    Encore félicitations pour ta perf (et merci pour ton clin d’œil dans ton récit! !).
    J’ai une petite question sur la préparation. Je suis en Normandie et évidemment pas trop de montagne. Peux tu me dire ce que tu penses sur le home trainer pour prépa au dénivelé? J’ai vu que tu l utilisais, peut-être une idée pour une future rubrique!!!!!!

    • Loïc dit :

      Salut Ludovic,

      Bien content de pouvoir croiser des lecteurs « en vrai » sur les courses, alors c’est normal ! 😉

      Pour le home-trainer je l’utilise beaucoup l’hiver en semaine (il fait nuit tôt) et les week-end si il fait mauvais (neige/pluie ou températures négatives). De novembre à mars j’y passe en moyenne 6h/semaine. Du coup je suis convaincu qu’on peut faire un bon travail sur home-trainer, surtout avec des séances qualitatives. Le home-trainer peut devenir « ennuyant » du fait qu’on soit statique alors il faut se distraire avec des séances où le rythme varie régulièrement. Il y a aussi les logiciels du style Bkool ou Zwift qui permettent de rendre le home-trainer un peu plus ludique puisque tu pédales dans des univers virtuels avec d’autres cyclistes des 4 coins du monde. Jusque-là j’ai utilisé TrainerRoad, mais ce n’est pas le même genre, c’est plutôt une bibliothèque de séances d’entrainement : pas de réalité virtuelle, moins ludique, mais plus poussé au niveau des plans d’entrainement.

      Pour ce qui est de savoir si le home-trainer peut t’aider à te préparer à des efforts longs du style « Col en montagne », oui mais… Oui parce que tu vas pouvoir pédaler en continu avec un niveau d’intensité fixe comme l’exige le passage d’un col (pas d’intersection qui obligent à s’arrêter, pas de descente qui coupe l’effort,…). Par contre une séance avec des intervalles « Sweet Spot » du style 3×15 minutes par exemple, c’est vite monotone. Il y a aussi la position sur le vélo et le coup de pédale qui seront toujours un peu différent entre le home-trainer et la montagne. Encore que… pour le coup de pédale les home-trainer modernes « intelligents » qui simulent la pente doivent permettre de s’en approcher vraiment (du style Tacx Neo ou Elite Drivo mais les prix s’envolent). Ensuite il ne te reste plus qu’à mettre un livre sous la roue avant pour la surélever de 5cm et tu seras dans la même position qui sollicite un peu plus les lombaires par exemple 😀

      Bref, si tu arrives à « supporter » la monotonie du home-trainer, oui tu arriveras à progresser en faisant des séances spécifiques. Perso, monter sur le home-trainer n’est pas une torture l’hiver, même si au retour des beaux jours je suis content de retourner dehors !

      Pour la rubrique, je note, pour cet hiver ce serait effectivement d’actualité 😉

  3. Damien dit :

    Bonjour loic
    Je dispose d’un scott spark 930 et je ne peux que mettre un seul porte bidon
    Ma question est est ce que tu disposes lors de marathon d’une sacoche sous selle
    Car je n’aime pas trop rouler avec un sac mais je me dois d’emmener du materiels de réparation
    De plus question technique sur ton scott rc as tu été embêter avec le rappel du remote de la fourche ?
    Merci

    • Loïc dit :

      Bonjour Damien,

      Je roule avec un seul bidon d’un litre pendant les courses. Avec 1L je tiens entre 2 et 3h selon la température. Ensuite j’ai quelqu’un pour me ravitailler ou je remplis aux ravitos de l’organisation.

      Pas de sacoche derrière la selle, pour une course Marathon je mets : les 2 démontes pneus et le multitool dans une poche du maillot (avec le portable éventuellement), la chambre à air scotchée sur le cadre à la jonction toptube / tube de selle, 2 cartouches de CO2 scotchées derrière la tige de selle, une attache rapide scotchée à la gaine de dérailleur derrière la plaque de course, et une mèche de réparation tubeless placée dans l’axe du pédalier. Avec ça normalement on se sort des problèmes les plus courants et il reste encore 2 poches vides derrière le maillot pour y mettre de la nourriture.

      Pour ce qui est du remote « paresseux » de la Fox, j’y ai eu le droit aussi. C’est un problème bien connu chez Fox. Depuis une année je crois, l’axe en rotation est monté sur un roulement à billes, ça a amélioré les choses par rapport à avant, mais ce n’est pas encore 100% parfait. Du coup j’ai renvoyé la fourche en garantie par le biais de mon vélociste, Fox France est intervenu sur la cartouche Fit4, et depuis ça fonctionne de nouveau. Je ne peux pas te dire par contre s’ils ont revu leur copie pour 2018, ou si c’est le même composant qu’avant qui risque de refaire la même chose dans quelques mois.

      A bientôt ! 🙂

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